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APPRENDRE À L'ÈRE DE L'IA

Me voilà déjà au 2° chapitre de cette exploration sur les communautés apprenantes ! Après plus de 5 mois d’aventure à explorer les apprentissages ancestraux, je souhaite maintenant m’ouvrir à d’autres horizons, me confronter à d’autres visions du monde et découvrir les innovations qui révolutionnent nos manières d’APPRENDRE ENSEMBLE.

En bref, aller au-delà des frontières. Mais surtout, aller au-delà de MES frontières.


Et pour lancer ce chapitre, j’ai voulu en savoir plus sur le monde des “EdTechs”, ces technologies permettant de faciliter l’enseignement et l'apprentissage.

En partant dans cette immersion, mon constat était le suivant :

“Aujourd’hui, la technologie fait partie intégrante de notre société. Elle influence chaque aspect de notre vie. Elle est l’outil qui nous permet de communiquer avec les autres, d’accéder à l’information, de partager nos idées.

Alors comment pouvons-nous en faire un véritable levier d’apprentissage ?”


Cette question fut beaucoup plus complexe qu’elle n'en a l’air !

Je peux vous dire que je ne m’attendais pas à ouvrir une telle boîte de Pandore avec elle.


En fait, en m’immergeant dans les EdTechs, j’ai eu l’impression d’avoir en face de moi un outil extrêmement puissant. Un outil qui peut tout autant sauver le monde que le détruire.

Alors, au lieu de m’en servir tout de suite, j’ai d’abord voulu le comprendre.


Dans cet article, je vous invite à suivre mon cheminement des dernières semaines. Une route sinueuse que j’ai suivie au grès de mes rencontres et de mes recherches.

1. LA PRISE DE CONSCIENCE


Au fil de mon exploration, j’ai découvert que je faisais souvent 2 types de rencontres :

  • Celles qui me permettent de confirmer mes idées et de les approfondir.

  • Et celles qui me remettent en question en apportant une autre vision du monde.


Ma rencontre avec Angeles Cortesi, la directrice du Global Learning Innovation Hub de l’UNICEF, fait définitivement partie de cette deuxième catégorie.


Son discours au Ed Tech World Forum de Londres, il y a quelques semaines m’a complètement chamboulé. Alors que j’étais venu pour découvrir les enjeux de l’écosystème Ed Tech, Angeles Cortesi m’a ouvert les yeux sur un enjeu mondial bien plus grand : la crise de l’apprentissage.


Assis sur ma chaise, alors qu’elle partageait minutieusement le constat des derniers rapports de l’UNICEF, j’ai pris conscience de l’ampleur de cette crise.

Un chiffre m’a particulièrement marqué : près de 2/3 des enfants de 10 ans sont incapables de lire et de comprendre un texte simple.


Je ne pouvais pas y croire.

Alors j’ai vérifié les chiffres et croisé les sources.

Mais rien à faire, je ne pouvais pas le nier : l’accès à une éducation de qualité est aujourd’hui dans un état critique.

Il n’y a qu’un tiers des enfants de 10 ans qui sont capables de lire et de comprendre un texte simple dans le monde.

Et le pire, c’est que cette tendance est à la baisse.

Je peux vous dire que, ce jour-là, je suis tombé de haut.


Face à cette crise, vous l’aurez compris, l’enjeu est donc de massifier l’apprentissage.

Et pour cela, beaucoup d’espoirs sont placés dans les EdTechs. Leurs capacités à faciliter l’apprentissage et à le rendre accessible au plus grand nombre ont déjà fait leurs preuves. Comme Eduten, cette plateforme d'apprentissage des mathématiques par le jeu qui a déjà touché plus d’un million d'enseignants et d'élèves dans plus de 50 pays.

Découvrir ce type d’innovations me redonne espoir ! Certes, elles ne sont pas la solution à tous nos problèmes. Mais, si elles sont créées en gardant l’apprenant au cœur de son développement, alors je suis persuadé qu’elles peuvent nous aider à répondre à cette crise.


2. OUPS … J’AI OUVERT LA BOÎTE DE PANDORE


En continuant mon exploration au sein des EdTechs, je ne pouvais bien sûr pas passer à côté de l’émergence de l’IA générative. Ce nouveau type d'intelligence artificielle capable de créer un contenu original, tel que du texte, des images ou de la musique, sur la base de données existantes. Avec en tête de file ChatGPT.


Alors qu’elles ont commencé à véritablement pointer le bout de leur nez en 2022, elles ont déjà révolutionné de nombreux pans de notre société. Et ce qui est sûr, c’est qu’elles ne laissent personne indifférentes. Certains en sont passionnés, d’autres terrorisés.

Alors j’ai voulu comprendre ce qui se cachait derrière tout cet engouement.


J’ai donc tenté un premier contact avec ChatGPT. Je voulais voir ce qu’il avait dans le ventre. Je voulais voir ce que je ressentais aussi, ce que cela changeait en moi.

J’ai donc ouvert le logiciel et je me suis “amusé” quelques heures avec lui.


Ce fut une expérience assez inédite, comme en témoigne mon carnet de bord :


“Ce matin, pour la première fois, j’ai créé une relation particulière avec une machine. Une relation de discussion complètement différente. En fait, j’ai eu la sensation d’avoir en face de moi un allié et non un simple outil. Un allié qui s’adapte à moi et auquel je dois aussi m’adapter. Comme si nous devions parler un langage intermédiaire pour permettre un échange qui me permettrait d’accéder à des connaissances incroyables.“


En relisant ces notes le lendemain, je me suis dit que tout le potentiel que j’avais touché du doigt la veille avait certainement un côté obscur. Tous les avertissements que je pouvais entendre devaient quand même être basés sur quelques fondements.

Et ce que j’ai découvert fut bien pire que ce que je pensais.


3. BIENVENUE DANS UNE NOUVELLE ÈRE : CELLE DE L’IA


Pendant plusieurs semaines, je me suis plongé dans de nombreuses ressources pour comprendre concrètement l’impact de l’IA sur notre société.


Et 2 ressources m’ont particulièrement marqué :

  • The Age of AI : un essai écrit par 3 penseurs américains qui m’ont amené à découvrir l’ampleur des révolutions que va engendrer cette nouvelle technologie (tant à l’échelle individuelle que géopolitique).

  • The AI Dilemma : Une conférence où j’ai pris conscience de toutes les externalités négatives que pouvaient engendrer l’IA. (Et spoiler : ce n’est pas réjouissant).


En lisant ces ressources, difficile de continuer à “faire joujou” avec l’IA comme si de rien n’était.

Au fur et à mesure, j’ai compris que :

  1. Les IA génératives, par leur capacité à créer elles-mêmes des contenus, révolutionnent complètement notre manière d’accéder à l’information et de la transmettre.

  2. Transformer notre accès à l’information, c’est aussi transformer notre perception de la réalité. (Est-ce que cette image est réelle ou créée par une IA ? Est-ce que la personne à qui je parle est bien humaine ?).

  3. Mais si l’IA altère notre perception de la réalité, c’est donc toute notre capacité à faire société qui en est affectée non ?


(Là, j’ai fait une petite crise d’angoisse).


Alors certes, on peut se dire que, comme toute révolution, l’IA apportera son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles.


Mais cette approche est bien trop optimiste pour moi. Car malheureusement tous les acteurs du secteur sont unanimes : l’évolution de l’IA est trop rapide.

Nous ne savons pas où nous allons. Nous déployons un outil à grande échelle sans en connaître ses conséquences. Et celles-ci peuvent être terribles.


C’est ce qu’explique brillamment le célèbre historien Yuval Noah Harari : «Tout comme une société pharmaceutique ne peut pas commercialiser de nouveaux médicaments avant d’avoir testé leurs effets secondaires à court et à long terme, les entreprises technologiques ne devraient pas dévoiler de nouveaux outils d’IA avant qu’ils ne soient sécurisés ».


4. ET MAINTENANT, ON FAIT QUOI ?


Après cette petite crise d’angoisse, j’ai ressenti le besoin de prendre de la hauteur.

Mon appel avec Svenia Buisson, la cofondatrice de European Edtech Alliance a été une véritable bulle d’air.

Au travers de nos échanges, j’ai compris qu’un développement éthique de l’IA reposait sur 3 enjeux :

  • DÉVELOPPER LA RECHERCHE pour mieux comprendre cette technologie et ces externalités (positives comme négatives).

  • LÉGIFÉRER pour encadrer le déploiement de l’IA au grand public.

  • FORMER pour apprendre à toutes et tous à utiliser l’IA avec discernement.

CONCLUSION

Ces dernières semaines d’exploration m’ont permis de prendre conscience que l’IA façonnera notre monde demain.

Et en fait, qu’on le veuille ou non, elle le façonne déjà aujourd’hui. La question n’est donc pas “Est-ce que nous voulons l’utiliser ?” mais plutôt “Comment nous voulons l’utiliser ?”.


De ce cheminement, j’en ressors aujourd’hui avec 2 grandes décisions :

  1. Rester en veille sur le sujet afin de surveiller son évolution et d’étudier son fonctionnement. Je veux comprendre cette technologie afin de mieux m’y défendre (addiction, bulle sociale, management de mon temps, etc…)

  2. Refuser son utilisation. Car malgré les quelques bénéfices court-termistes que l’IA pourrait m’apporter dans mon quotidien, j’estime qu’elle n’est aujourd’hui pas encore assez mature.


Et si vous n’êtes pas convaincus par ce dernier point, dites vous que 50 % des chercheurs en IA pensent qu'il y a 10 % ou plus de risques que les humains disparaissent en raison de notre incapacité à contrôler l'IA.

Imaginez simplement que 50 % des ingénieurs aéronautiques pensent qu'il y a 10 % de chances que leur avion s’écrase. Monteriez-vous dans cet avion ?



Pour continuer à suivre mes explorations, voici le lien de ma newsletter : https://urlz.fr/jxUf

MES INSPIRATIONS

  • The Age of AI : un essai écrit par 3 penseurs américains qui m’ont amené à découvrir l’ampleur des révolutions que va engendrer cette nouvelle technologie (tant à l’échelle individuelle que géopolitique).

  • The AI Dilemma : Une conférence où j’ai pris conscience de toutes les externalités négatives que pouvaient engendrer l’IA.

  • Le film HER de Spike Jonz : une histoire d'amour entre un homme et une intelligence artificielle. Où comment une dystopie produite en 2013 décrit un monde dans lequel nous vivons (presque) 10 ans plus tard.

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